Les Xwla et les Xwéla appartiendraient à l’aire culturelle Ajatado au même titre que les Washi, les Sahuè, les Mahi, les Fon, les Wémènu, les Sêtonu, les Gun, les Tofinu, etc. même si toute cette communauté de base à la même origine de base, chaque sous ensemble ou sous-groupe aurait par la suite eu une personnalité propre dont il est conscient et qui le distingue des autres.
Beaucoup d’historiens se sont intéressés à ces deux peuples ; mais on note de petites nuances et variantes selon les auteurs. Toutefois, quelques soit l’auteur, on peut retenir qu’une crise de succession sur le trône de Tado aurait été à l’origine de l’émigration du noyau initial qui serait à la base de la foramtrion de la communauté socioculturelle Xwla avec ses évidents et indéniables liens de parantés génétique et linguistique avec les Xwéla.
Parti de Tado au début du XVe siècle, le prince Mèto Adagba, accompagné de deux de ses enfants aurait descendu le fleuve Mono pour se fixer d’abord à Agomè Sèwa. Ils y auraient séjournés quelques années et en seraient repartis à la recherche de terres fertiles et auraient fondés plus au sud une localité qu’ils nommèrent Adamè vers 1550. Adamè, a été peuplé par la suite par d’autres ethnies. Mais tous ces habitants, quelles que soient leurs origines se disaient Xwla, formant ainsi une communauté apparemment homogène. En réalité les Xwla constitueraient un groupe composite remarquablement hétérogène. Tous ceux qui se disent Xwla aujourd’hui n’en proviendraient pas tous directement de Tado ou n’en proviendraient pas tout. C’est donc à Adamé que se serait formée la communauté socioculturelle Xwla, avec sa personnalité ainsi que sa langue Xwlagbé.
Les Xwla et les Xwéla appartiendraient donc à la même souche Adja venue de Tado sur la rive gauche du fleuve Mono, à 100 Km environ de littoral à la latitude d’Aplahoué. Au sein des émigrants de Tado, ceux restés sur les rives du lac Ahémé auraient pris le nom de Xwéla (branche du côté de la maison) et les autres ceux des Xwla parce qu’ils sont allés vers la mer.
Les Xwéla conduits par METO YOHOUAN se seraient dirigés vers l’intérieur des terres puis vers le lac Ahémé avant d’atteindre Guézin île hospitalière devenue leur capitale historique. Poursuivant leur marche, ils auraient descendu le cours du chenal de l’Aho et arrivèrent à Hounklou, Hokoué et Dondji.
Les Xwla quand à eux, auraient atteints directement le littoral par le fleuve sous la houlette du roi METO HOUEYO, alias AHOUSSAN JIMAGBE. Ils fondent ensuite Agbanankin, puis Hêvê.
Les Xwla et les Xwéla appartiendraient donc à la même souche Adja venue de Tado sur la rive gauche du fleuve Mono, à 100 km environ de littoral à la latitude d’Aplahoué. Au sein des émigrants de Tado, ceux restés sur les rives du lac Ahémé auraient pris le nom de Xwuéda (branche du côté de la maison) et les autres ceux des Xwla parce qu’ils sont allés vers la mer.
Aux environs de 1600, les villages de Hèvè, Apoutagbo, Ogonnèkanmè, Gbeffa étaient habités par les Xwla qui occupent toute la côte depuis le Mono jusqu’au royaume de Savi. Aussi, rares sont les Xwéla et les Xwla qui n’ont pas de parents communs.
En s’intéressant à la répartition géographique des peuples, on note que le domaine traditionnel Xwla par exellence, est la plaine côtière du Golfe du Bénin, dans sa portion comprise entre Aflao, à l’Ouest (frontière Togo Ghana), et Ajido à l’est (région de Badagry au sud-ouest du Nigéria). Pêcheurs intrépides et endurants, les Xwla et les Xwéla ont poursuivi leur marche vers l’Ouest, pour s’implanter successivement à Glidji, Agbodranfo, Bê, Aflao Séountché sur le bord de la volta. Outre les villes et villages déjà cités, les Xwla et Xwéla se sont installés dans les villages qui jalonnent le cordon lagunaire, les villages autour du lac Ahémé et du lac Nokoué (depuis Agblangandan jusqu’à Djeffa, Kétonou et Gbadagry), la cité Popo de Xwlacodji à Cotonou, Avlèkété et Djèkin (Godomey-plage).
Hors du territoire national, les Xwla et Xwéla se sont installés : Nigéria, Togo, Ghana, Cameroun, Gabon, Côte-d’Ivoire, Sénégal, Mauritanie ou France (tous ces pays qui débouchent sur la mer et où la pêche est florissante).
Les causes des migrations sont multiples. Parmi elles, les guerres ont une place prépondérante. L’histoire rapporte que trois clans auraient partis de Tado pour s’installer à Hounsukoè, c’est en fuyant la guerre que Kposi Ajablahusa de Jêgbaji et Atoni Aguto d’Ahuanji seraient arrivés dans la même période à Hakuè. Tous les migrants qui se déplaçaient à cause de la guerre ne fuyaient pas nécessairement cette dernière. Certains se déplaçaient pour la prévenir ou s’opposer à elle. Ainsi, après avoir fui la guerre, des migrants arrivés à Ahouansoli Agué ont été envoyés par le roi de cette localité pour aller fonder Agboto (futur Sêkanji) et barrer ainsi la route aux armées d’Appa (Nigeria) qui périodiquement venaient razzier at piller la région.
Cette cause était toutefois loin d’être la seule ; on peut citer entre autre :
- Les querelles de succession au trône aussi bien à Tado qu’à Agbanankin et ailleurs qui ont entraîné l’exode des princes malheureux.
- Les alliances matrimoniales seraient aussi responsables des mouvements migratoires. Les femmes suivaient leurs conjoints quand elles-mêmes ne se déplaçaient par elles-mêmes, de leurs propres initiatives. Il n’était pas étonnant que quelques rares localités Xwla comme Taklanhon aient été créées par des femmes. La bonne réputation dont jouissaient les femmes de Jonji auraient été véhiculés par les Xwla jusque dans des villages lointains et aurait déterminé maints étrangers à venir s’y installer pour se marier.
- Martialité infantile attribuée à la sorcellerie, en est aussi une cause, plusieurs exemples ont été rapportés par le Prof. Félix Iroko dans son document « Hula du XIVe au XIXe siècle ».
- Le canotage, spécialité des Xwla, les canotiers étaient sollicités sur toute la côte ouest africaine pour aborder les navires ;
- Des catastrophes naturelles telles que les crues périodiques innovatrices du Mono, auraient également entrainé des déplacements d’individus en direction des zones moins menacées.
- L’affectation ou le recrutement des cadres Xwla dans les services administratifs des autres colonies : on peut citer le cas particulier du Togo, où à la fin de la première guerre mondiale, la société des nations a confié le Togo, alors sous protectorat allemand à la France. Il fallait à la France une administration nouvelle. Elle a recherché des cadres dahoméens et beaucoup de cades Xwla et Xwéla ont été sollicités et ont servi l’enseignement (Akuétey Paulin), les Finances (Gnansounou), dans les cheminots et dans la santé. Dans d’autre colonies (Côte-d’Ivoire, Ghana, Nigérian, Sénégal, Gabon, etc.), les Xwla et Xwéla étaient Comptables, gérants ou magasiniers dans l’administration privée ce qui a conduit à la création d’un réseau Xwla et Xwéla voulue par Gnansounou Akpa.
- Plus récemment, les crises économiques : à la recherche d’eaux poissonneuses, terres fertiles, etc. les fils Xwla ont migré vers différents horizons.
Extrait de la communication de Me Robert DOSSOU et du Prof. Sylvie HOUZANGBE épouse ADOTE présenté à la « Journée de réflexion sur la dynamisation de l’Association Nonvitcha et le développement des communautés Xwla et Xwéla, à Grand-Popo, le 20 mai 2006 ».